L’archétype de la mère, pour une maternité consciente
Nous ne pouvons pas comprendre qui nous sommes aujourd’hui si nous ne regardons pas en arrière.
Nous sommes les héritières du passé.

Lorsqu’on parle d’archétypes, on parle nécessairement de mythes, de symboliques, de rituels et de sagesses ancestrales. C’est un sujet qui me passionne personnellement car l’empreinte des archétypes anciens demeure et vit encore en chaque femme d’aujourd’hui. Les reconnaître et s’y reconnecter peut être source de compréhension, de transformation et de guérison.
Renouer avec l’archétype de la mère peut permettre de mettre du sens sur ses transformations et, ainsi, de vivre une maternité consciente et puissante. 

LE POUVOIR DE L’ARCHETYPE de la mère

Depuis des millénaires, les archétypes, ces grands modèles de représentations, prennent vie à travers les mythes et les récits initiatiques racontés notamment par les femmes. Parmi les archétypes les plus ancrés et vivants dans notre inconscient se trouve celui de la force féminine universelle, la « Grande Mère » ou la « Grande déesse ».

Le mythe a le pouvoir de faire surgir à la conscience de l’auditeur des vérités intérieures jusqu’alors inconscientes et de lui permettre de se connecter à une sagesse ancestrale basée sur les rythmes et les énergies de l’univers. L’archétype offre une compréhension de la nature féminine et ses interactions avec la terre et les cycles de vie. A travers les âges, les archétypes ont été utilisés comme moyens d’apprentissage et les mythes représentent en réalité une voie initiatique.

Or, devenir mère est une initiation. C’est un passage d’un état à un autre. Être initié à la maternité permet d’y entrer. De nos jours, les femmes ne reçoivent plus aucune initiation de la part de leurs ainées. Nous n’avons plus d’histoires à raconter, de références « divines » dans lesquelles ancrer notre maternité et puiser notre force pour laisser émerger cette partie primitive et inconsciente de nous que requière ce passage. Nous sommes le plus souvent mal informées et assaillies par un discours médical alors que nous aurions plutôt besoin d’entendre à quel point notre corps est sage et sait enfanter, à quel point nous possédons toutes les ressources intérieures pour traverser ce passage. 

UNE MATERNITé CONSCIENTE : le mythe d’ Ishtar

J’avais à coeur de partager avec vous un mythe et ma lecture symbolique que je trouve particulièrement poignant quand à l’initiation que représente le chemin vers la maternité. 

Il s’agit du mythe de la descente aux Enfers de la grande déesse Babylonnienne, Ishtar, héritière directe de la Grande déesse Terre originelle.
Reine de la Terre et du Ciel, déesse de la fertilité, de l’amour, de la sexualité mais aussi de la guerre, Ishtar est une déesse de lumière et d’ombre et est associée de très près au passage de la maternité. 

En substance, le mythe raconte que la déesse Ishtar décide de rendre visite à sa soeur Ereshkigal, reine des Enfers, certainement afin d’étendre son pouvoir à ce « pays sans retour ». Elle prépare son périple en se parant de 7 bijoux royaux, symboles de son pouvoir, et avise sa fidèle servante de faire appel aux dieux pour la sauver si elle n’est pas revenue d’ici 3 jours et 3 nuits. Ishtar entreprend donc sa descente et rencontre le portier des Enfers. Ereshkigal, n’étant pas dupe de la véritable raison de la visite de sa soeur, avait préalablement prévenu son portier de lui permettre l’accès aux Enfers uniquement, si, à chacune des 7 portes que comporte le chemin, elle retirait un de ses bijoux ou de ses vêtements magiques. Ainsi, Ishtar se présente complètement nue et dépouillée devant sa soeur qui la tue d’un regard glacial sans ménagement et suspend son corps à un clou. Sans déesse de la Terre et du Ciel, la vie des vivants dans le monde d’en haut devient  peu à peu impossible. Ne voyant pas revenir sa maîtresse, la fidèle servante part chercher le secours d’un autre dieu qui, pris de pitié et conscient des catastrophes à venir chez les vivants, dépêche un envoyé chargé d’apitoyer Ereshkigal. La reine des Enfers se prend de sympathie pour l’envoyé du dieu et, par gratitude, accepte de ramener Ishtar à la vie sous condition que quelqu’un d’autre prenne sa place. Ishtar choisit alors son mari, Tammuz, comme bouc émissaire qui sera, lui aussi, sacrifié du même regard de mort par Ereshkigal. 

Ce mythe, peu réjouissant je vous l’accorde, peut en fait être interprété à la lumière du processus de transformation et d’initiation que représente le chemin sacré pour devenir mère.
Dans ce mythe, Ishtar est l’image archétypale de la Grande Mère et la descente vers les Enfers fait symboliquement écho au processus d’intériorisation, de « retrait du monde » qu’exige la grossesse pendant 9 mois.  

La maternité est aussi un passage qui, parfois, demande de renoncer à certaines choses de sa vie d’avant (à l’instar des 7 bijoux dans le mythe). Une nouvelle mère n’est plus tout à fait la même femme qu’avant. Elle a nécessairement laissé « mourir » en elle la jeune fille pour embrasser l’archétype de la Mère. 

Les 7 portes sur le chemin d’Ishtar sont autant de rites de passage ou d’occasions de renoncements que la femme rencontre, consciemment ou non, pour devenir mère comme par exemple : 

  • La nécessité de renoncer à sa vie professionnelle pour un temps
  • La nécessité de composer avec son corps qui change 
  • L’abandon de son image de femme forte et sur tous les fronts pour accueillir la vulnérabilité 
  • La solitude parfois ressentie pendant la grossesse et le post-partum
  • L’enfant qui ne vient pas, la nécessité de traverser une grossesse éphémère ou, peut-être même, le deuil de devenir mère dans cette vie
  • Le renoncement au rêve d’un accouchement physiologique parce que la vie en a décidé autrement
  • La séparation physique qui se produit entre la mère et l’enfant lors de l’accouchement et la sensation de vide, toutes les séparations ensuite pour les premiers soins à la maternité puis, plus tard, pour laisser l’enfant en garde lors du retour au travail. 
  • Le renoncement à tous ces grands idéaux sur le fait de devenir mère simplement car la réalité est, en fait, bien différente.

Le mythe d’Ishtar initie les femmes au fait que tout le travail pour devenir mère est intérieur. Sur le chemin, il est demandé à la future mère de « descendre dans sa propre obscurité » pour aller explorer ses peurs, ses blessures, accepter de renoncer maintes et maintes fois, de rompre enfin avec le contrôle comme moyen de protection et ainsi, arriver « dépouillée » à l’heure de la naissance pour renaître comme une nouvelle femme et une mère. La maternité est certes un « pays sans retour » mais un pays dont on ressort puissante si le chemin est vécu en conscience. 

Le rôle du mythe est précisément de nous rappeler que c’est à travers l’expérience que le héros s’accomplit.

Chacune est libre de choisir l’archétype qui résonne en elle et de l’incarner. Vous pouvez vous identifier à une déesse ancienne, à une personnalité historique ou contemporaine mais aussi créer votre propre archétype à partir de vos perceptions féminines. L’objectif est de vous relier aux caractéristiques et énergies d’un archétype pour les contacter en vous.

Peu importe à travers quelle(s) déesse(s), personnalités ou traditions nous l’honorons, l’archétype de la Mère nous replace dans le giron de notre puissance féminine et c’est grâce aux rituels que cela se matérialise ensuite dans notre réalité et, ça, l’Ayurveda l’a très bien compris.

LE POINT DE VUE DE L’AYURVEDA : Se connecter à sa sagesse et sa puissance

Dans la pensée ayurvédique, l’être-humain est le reflet de l’univers et fonctionne en résonance parfaite avec lui. Comme dans les anciennes civilisations, la médecine ayurvédique est basée sur l’observation de la terre et de ses cycles, essence de la nature féminine.
Pour l’Ayurveda, le chemin vers la maternité, depuis la pré-conception jusqu’au post-partum, est un moment hors du temp et du monde où la femme explore un état d’être différent. Elle devient plus sensible et plus réceptive à sa nature féminine. Pour l’Ayurveda, la femme enceinte est déesse et la nouvelle mère est « divine » car elle a été initiée à la création de la vie.

Les consultations pré et post-natales en Ayurveda offrent un espace de sécurité et de connexion à soi pour vous déposer, parler de votre propre vécu et comment cela influence ce que vous vivez présentement. Ensemble, nous allons : 

  • Plonger dans une sagesse ancestrale pour renouer avec vos propres rythmes intérieurs, vos ressentis et votre nature féminine.
  • Prendre soin du corps à travers une hygiène de vie et une alimentation ayurvédique adaptée.
  • Prendre soin du mental en allant explorer vos peurs et croyances limitantes.
  • Mettre en place des rituels : méditation, respiration et mouvement conscients, chants, activités manuelles, massages, connexion à la nature.
  • Ensemble, nous allons mettre en place l’art de vivre pour vous soutenir et vivre ce passage le plus sereinement possible et en faire un espace de transformation intérieure pour renouer avec ce « qui suis-je ».
Rappelez-vous, vous êtes puissante dès lors que vous acceptez de vous ouvrir à la Vie qui coule en vous et de dire, avec le coeur, OUI aux expériences sur votre chemin !

Article initialement écrit pour le Gaïa Mag de La Maison Gaïa où vous pouvez me retrouver en consultation.

Sources :
Lune Rouge de Miranda Grey, Ed Le jardin d’Eve
Devenir Mère, un voyage au centre de soi, Chantale Proulx, Ed Cram Psyhologie
Jung, un voage vers soi de Frédéric Lenoir, Ed Albin Michel

 

 

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