En Ayurveda, l’alimentation est l’un des quatre piliers de la santé avec le sommeil, l’activité physique et la maîtrise de nos sens. Si elle peut contribuer à améliorer notre santé, elle peut aussi la dégrader.
L’objectif de l’alimentation est de préserver l’équilibre des dosha et prévenir l’apparition de maladies. Alors quels sont les principes de base de l’alimentation en Ayurveda ? Qu’est-ce qu’une « bonne nutrition » selon l’Ayurveda ? La réponse est pleine de bon sens ; celle qui convient à soi et à personne d’autre.
MANGER LOCAL ET DE SAISON
Les textes ayurvédiques, les Védas, enseignent que l’être humain est une partie intégrante de l’univers et non pas différenciée. L’être humain est le reflet direct de son environnement et développe ses qualités (attributs) en fonction. L’univers donne exactement ce dont nous avons besoin au moment où c’est le plus bénéfique pour nous. Il est ainsi primordial d’inclure la saisonnalité et la dimension locale dans notre alimentation qui répond entièrement à nos besoin. Pas besoin d’aller chercher des produits en provenance du bout du monde. La philosophie de Ayurveda est profondément ancrée dans le respect du monde vivant. Alors, se nourrir de ce qu’offre la terre autour de chez soi est une évidence.
UNE ALIMENTATION ADAPTEE à SON DOSHA
Selon l’Ayurveda, la nutrition adaptée est celle qui convient à la constitution doshique de chaque individu. Il n’y a donc pas une nutrition type mais une nutrition par individu.
En Ayurveda, chaque « chose » peut être définie selon ses qualités, les gunas. La compréhension de l’univers repose sur l’interaction des forces opposées qui forment l’équilibre général. Chaque dosha, Vata, Pitta et Kapha, possède ses propres gunas. Ainsi, l’équilibre des énergies est conservé par un jeu subtil des contraires, les qualités opposées s’équilibrent tandis que les similaires s’exacerbent. Ainsi, l’alimentation doit soutenir votre constitution ou s’adapter à votre déséquilibre du moment pour le pacifier. Si vous vous sentez dans un état d’équilibre général, une alimentation variée à base de produits frais, de saison, locaux et majoritairement composée de légumes, céréales, légumineuses et fruits en accord avec votre/vos dosha(s) dominant sera recommandée. En revanche, en cas de troubles digestifs, il se peut que vous soyez en déséquilibre et vous devrez alors adapter votre alimentation avec des aliments ayant les qualités opposées au dosha déséquilibré. Par exemple, en cas d’excès de Vata, privilégiez une nourriture chaude, cuite et onctueuse et épicés. Pour un suivi approfondi, une petite rencontre avec votre praticien s’impose.
ENTRETENIR AGNI, SON FEU SACRE
Agni est la fonction biologique qui régit le métabolisme, la transformation des aliments dans le système digestif en énergie pour le corps. Agni est le feu qui « cuit » les aliments, extrait les nutriments pour nourrir tous les tissus et les cellules. Notre feu digestif varie selon nos habitudes alimentaires mais aussi selon le moment de la journée ou encore notre état de santé et notre âge. D’un bon agni, autrement dit d’une bonne capacité de digestion, dépend la santé, la longévité mais aussi la joie de vivre et la clarté mentale. Lorsqu’agni est perturbé par un déséquilibre des dosha, le métabolisme s’affaiblit ainsi que le système immunitaire.
Prendre soin de son feu digestif débute par les conditions dans lesquelles nous nous nourrissons.
Commencez par manger uniquement lorsque la faim se fait sentir. Manger assis et au calme.
Quant à ce qui compose votre assiette, cuisinez vous-même des produits locaux, frais et de saison. N’hésitez pas ajouter des épices, cumin, coriandre, fenouil, qui facilitent la digestion.
En conclusion, quand on parle d’alimentation Ayurvédique, il ne s’agit pas uniquement de ce qu’on mange contrairement à ce que nous avons tendance à penser. Il ne s’agit pas non plus de manger une nourriture Indienne. L’Ayurveda entretient avec l’alimentation un lien particulier et il s’agit davantage d’un art de vivre. C’est un tout. Se nourrir de la meilleure des façons sans se préoccuper de l’état de notre corps, notre mental, nos relations, notre environnement, c’est faire la moitié du chemin. Quoiqu’il en soit rappeler-vous que l’équilibre réside aussi dans le fait de se faire plaisir de temps en temps.
0 commentaires